J'ai retrouvé mes petits genévriers
tordus, piquants, roussis, cramponnés aux rochers
comme des acrobates.
Ah! le bleu d'outremer de leurs petites baies
le long des couchants écarlates!
Ils se hérissent, ronds ou si déchictés
que tout le ciel traverse
leurs petits corps fantasques.
Le gazon ras joue au tapis de Perse
mais le vent s'y jette en bourrasque
Ici, les lièvres et les chèvres
échappent aux hommes d'en bas.
Ici bleuissent les genièvres
pour l'oiseau que l'on ne voit pas
Petit grain bleu, sauvage, amer,
semé parmi les toisons rousses
d'arbres nains que l'hiver rebrousse
comme les oursins dans la mer.
Sabine SICAUD